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La Scael mise sur l'agriculture de précision en mode expert

Florent Babin, responsable Agriculture de précision, à la Scael : « Aujourd'hui, 6 % des adhérents de la Scael pratiquent l'agriculture de précision. L'objectif est de doubler les surfaces en 2017. »A. RICHARD

La coopérative d'Eure-et-Loir accompagne ses adhérents vers de nouvelles pratiques agronomiques. Elle développe ce service en lien avec des concessionnaires.

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« L'agriculture de précision est un axe fort pour l'avenir. Il ne s'agit pas de fantasmer sur le Big Data, mais de rester opérationnel et de participer à l'évolution du métier d'agriculteur », souligne Philippe Voyet, le président de la Scael, dans le plan stratégique du groupe à horizon 2020. Comme d'autres organismes stockeurs, la coopérative d'Eure-et-Loir a pris le virage de l'agriculture de précision, dont le principe repose sur l'apport de la juste dose d'intrant au bon endroit. Un marché émergent où tout reste à créer.

Détecter les besoins

Début 2016, la Scael a mis en place une équipe dédiée aux services : cinq experts sur des sujets transversaux qui interviennent en appui aux commerciaux. « Notre objectif est de collecter un maximum de données autour de la parcelle et de pouvoir apporter un service réactif à nos adhérents, comme la réalisation d'un plan de fumure ou des conseils pour maîtriser les données du tracteur à l'ordinateur », explique Florent Babin, le responsable du service.

La première démarche de cette équipe a été de détecter les besoins. Les agriculteurs euréliens ont toujours eu un faible pour les nouvelles technologies. Il y a douze ans, ils étaient dans les premiers adhérents de Farmstar. Aujourd'hui, la fertilisation est pilotée sur près de 30 000 ha. Entre la carte des apports d'engrais délivrée par le satellite et la distribution d'engrais au champs, il n'y a qu'un pas... Et pourtant, après une enquête auprès des utilisateurs Farmstar, la Scael s'est rendu compte que peu d'agriculteurs modulaient leurs apports. « Nous avons un bon taux d'équipement sur notre territoire. Environ 60 % des agriculteurs sont équipés pour le faire. Mais très peu le pratique. Farmstar est souvent utilisé comme un outil de contrôle et d'enregistrement, explique Florent Babin.

Faire appel aux experts en machinisme

Ai-je le matériel pour moduler ? Comment faire le lien entre le bureau et le champ ? Quel est le coût du matériel ? Pour répondre à ces questions, la coopérative s'est tournée vers les concessionnaires locaux, toutes marques confondues. Eric Desvaux, responsable de l'agriculture de précision pour le groupe Lecoq (concession New-Holland) épaule ses commerciaux sur le terrain. « Chaque marque possède son matériel, le langage standard Isobus n'est pas encore courant et les agriculteurs sont perdus. En général, il ne leur manque pas beaucoup d'équipement pour sauter le pas. » Ensemble, la coop et les concessionnaires organisent une dizaine de réunions, regroupant cent quatre-vingts agriculteurs au total. Après une rapide présentation de Farmstar et de l'agriculture de précision, chacun a la parole. L'agriculteur décrit son matériel et l'expert machinisme lui apporte la solution. En plus de ces réunions, une ligne téléphonique est dédiée à l'agriculture de précision et aux questions de machinisme.

S'appuyer sur ses réseaux

Après la modulation de l'azote, la Scael souhaite conseiller également ses adhérents sur la modulation des semences, et de l'irrigation en fonction du potentiel de rendement des sols. Dans ce but, elle s'appuie sur les arguments développés par Défisol, une start-up qui cartographie les potentiels des sols, comme l'explique Florent Babin. : « Dans un contexte morose depuis deux ans, quand on parle de gain de marge à l'hectare, entre 50 et 90 €/ha, l'agriculteur prend conscience de l'opportunité d'y aller. » Fin 2016, la Scael a aussi rejoint trente coopératives dans l'entreprise Be Api, créée par InVivo et Défisol, qui a pour ambition de « devenir le site de référence de l'agriculture de précision ». Fin janvier, Be Api a publié un « livre blanc » destiné aux agriculteurs. Sur le terrain, la Scael teste les cartes de potentiel de Défisol et travaille avec la start-up Visio-green pour développer des capteurs connectés de températures et de consommation d'énergie.

Aude Richard

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